Pourquoi la certification BTMC™ exige-t-elle du bois sec ?
Le bois est un matériau vivant qui réagit aux intempéries et au temps qui passe. La raison ? Sa complexité cellulaire ! L’eau que l’arbre contient ne s’évapore pas dès lors qu’on le récolte, il garde donc un certain taux d’humidité qui peut nuire à son produit fini. En effet, en fonction de ce taux, les dimensions du bois changent, et ce, dans trois directions : l’axiale, la tangentielle et la radiale. Son anisotropie* peut alors créer des inégalités de dimensions, des voilages, des fentes ou bien encore des gauchissements lors du sciage.
Afin de pallier ces phénomènes, le séchage des bois est essentiel. En diminuant le degré d’humidité du bois par convection, il est possible de conserver sa qualité optimale et sa mise en œuvre en est facilitée. Cela va permettre une protection naturelle contre les attaques de champignons et d’insectes xylophages, mais aussi le rendre plus résistant lors de sa mise en œuvre ou face au détérioration liées au temps.
Cependant, le séchage agit sur le bois en diminuant son volume. Pour assurer les bonnes dimensions lors de la livraison, le scieur s’assure de prendre en compte le retrait dimensionnel, et prévoit une surcote systématique lors de son approvisionnement. Ensuite, il s’assure de l’équilibre hygroscopique du bois afin de ne pas altérer ses propriétés mécaniques, et optimise ainsi, grâce au séchage, son stockage et ses conditions de transformation.
Il est possible de sécher le bois grâce à deux méthodes :
- la méthode naturelle à l’air libre et à l’abri des intempéries
- la méthode artificielle grâce à une pompe à chaleur, à l’air chaud climatisé ou la mise sous vide
C’est donc dans un soucis de qualité et de mise en œuvre que le cahier des charges de la certification BTMC™ exige et contrôle le séchage de ses bois en fonction de ses usages.
Tableau récapitulatif des normes de séchage des bois
CATEGORIE |
TYPOLOGIE |
TAUX D’HUMIDITE |
REMARQUE |
Usage structurel |
En toiture « chaude » (structure intérieure en milieu sec) | H% ≤ 15%, | à l’exception des charpentes massives fléchies de plus de 140mm d’épaisseur (feuillus et résineux) pour lesquelles H% doit être inférieur ou égal à 18% ; |
En toiture « froide » (charpente abritée soumise à variation hygrométrique) | H% ≤ 20% | ||
Chevrons et tasseaux | H% < 18 % | ||
Bois de construction (ossature bois) | H% ≤ 18% | suivant le DTU 31.2 | |
Charpente lamellé-collée | H% ≤ 14% | ||
Usage non structurel |
Parquets | 8%≤ H% ≤ 12% | suivant le DTU 51.2 |
Menuiseries intérieures | H% < 13 % | pour les pièces chauffées suivant la NF EN 14221 et le DTU 36.2 | |
Menuiseries intérieures | H% < 16 % | pour les pièces non-chauffées suivant la NF EN 14221 et le DTU 36.2 | |
Parement extérieur | H% feuillus ≤ 17% | suivant le DTU 41.2 | |
Parement extérieur | H% résineux ≤ 19% | suivant le DTU 41.2 | |
Platelages extérieurs | H% < 18% | suivant le DTU 51.4 | |
Menuiseries extérieures | H%<16% | selon la NF EN 14220 |
Certains bois de construction considérés comme non structurels comme la volige ou les liteaux ne sont soumis à aucune exigence de séchage.
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A noter : Pour un marché public, l’exigence du bois sec selon usage est une obligation. En cas de désordre constaté, la décennale peut être caduque si cette obligation n’a pas été respectée. L’ensemble de la chaîne de transformation doit donc intégrer cet enjeu de bois sec : de la scierie aux poseurs. Le scieur fournit du bois sec (taux humidité selon usage indiqué dans le tableau ci-dessus, par défaut <20%) à son client dès lors qu’il est vendu sous BTMC™.
*Anisotropie : État, qualité d’une substance anisotrope, dont les propriétés varient selon la direction considérée. [Définition proposée par www.lerobert.com]