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L’observatoire national de la construction bois publie une nouvelle enquête nationale

Au mois de juillet 2023, l’Observatoire de la Construction Bois publiait sa nouvelle enquête nationale.

C’est la Cellule Economique de Bretagne qui réalise biannuellement cette analyse dans le cadre de l’Observatoire National de la Construction Bois. Pour cette septième édition, elle a bénéficié du financement de France Bois Forêt et du CODIFAB, en partenariat avec la CAPEB, l’UICB, l’UMB-FFB et les FIBOIS régionaux. Ce travail a été réalisé grâce à l’investissement de 1000 entreprises sur tout le territoire national.

 

Qu’en est-il de la situation de la filière construction bois en 2022 ?

Dans le contexte particulier d’après COVID-19 et du conflit ukrainien, la filière a été marquée par des difficultés d’approvisionnement de matériaux. Un phénomène qui a fait grimper le coût des matières premières, limité leur disponibilité, auquel s’est ajouté une inflation importante et une difficulté de recrutement pour les entreprises. Concrètement, trois quarts des entreprises interrogées présentes sur le marché de la construction bois déclarent avoir rencontré des difficultés, limitant leur croissance en 2022.

Pourtant, le chiffre d’affaires de la construction bois a augmenté de 14,3% par rapport à 2020, et de 5% pour les volumes. Le marché s’est centré sur la construction neuve, représentant 73% du chiffre d’affaires total. Pourtant, le nombre de maisons individuelles n’a pas profité de cet essor, avec l’arrivée de la RE2020 et l’environnement complexe de l’année 2022. Le marché du logement collectif, lui, a augmenté, avec la multiplication des immeubles de plus de 3 étages, la demande liée aux Jeux Olympiques 2024, et les Appels à Manifestations au niveau national et local.

Bonne nouvelle pour la rénovation et l’extension/surélévation : l’étude note une forte hausse avec près de 25% par rapport à l’année 2020. Les entreprises déclarent réaliser beaucoup plus de chantiers avec un coût de lot bois supérieur à 500 000 euros, et même 800 000 euros. Un phénomène qui se couple à la multiplication des marchés de bâtiments non résidentiels, avec 33% par rapport à 2020.

Grâce aux investissements mis en place les années précédentes, les entreprises ont été aptes à répondre face à une demande toujours plus conséquente en chantiers bois. Plus d’un tiers des entreprises interrogées se montraient motivées à investir dans les deux années à venir afin de pouvoir augmenter leur production. Plus généralement, les entreprises ont réalisé un chiffre d’affaires de plus de 2 milliards d’euros sur le marché de la construction bois l’année dernière, un montant en hausse de 10.6% par rapport à l’année 2020.

La Région Auvergne-Rhône-Alpes est la grande gagnante en termes de construction bois, représentant 17% du chiffre d’affaires à échelle nationale. Le domaine représente près de la moitié du chiffre d’affaires des entreprises du territoire interrogées. En parallèle de ce phénomène, la filière rencontre des difficultés dans son recrutement malgré des prévisions d’embauche à la hausse avec 61% d’entre elles qui ont prévu d’embaucher en 2023.

L’expertise des entreprises est de plus en plus poussée, en témoignent l’augmentation du nombre de bureaux d’études intégrés au sein des structures. Les entreprises s’emparent de projets de leur conception à leur réalisation, diminuant le nombre d’interlocuteurs, mais aussi, en privilégiant l’échange direct avec le maître d’ouvrage.

 

Quid du bois local ?

Les petites entreprises fonctionnent de plus en plus avec une logique locale, mais elles présentent malheureusement des difficultés d’investissement. Les entreprises de plus de 10 salariés ont-elles aussi fortement réduit leur zone d’intervention. Un phénomène qui s’explique par l’augmentation du prix du carburant, une augmentation de la demande en local, mais aussi par l’évolution des mentalités des salariés, moins enclins aux déplacements.

41% des actes d’achat de bois de construction passent par une scierie française en direct, un taux en légère baisse par rapport à 2020. Tandis que la part d’entreprises s’adressant aux scieries étrangères, elle, a légèrement augmentée entre 2020 et 2022.

 

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